Un adulte éduque à la sexualité à chaque fois qu’il se positionne en présence d’un enfant ou d’un adolescent comme une personne sexuée (un homme ou une femme) qui exprime un message lié de près ou de loin à la sexualité. Ceci se fait à la fois en saisissant les petites opportunités de la vie quotidienne (par exemple : désapprouver un fait d’actualité qui évoque une dérive sexuelle, embrasser son conjoint…) ainsi qu’à travers des moments plus significatifs et plus formels qui peuvent émerger lors d’étapes particulières (par exemple le premier amour, l’arrivée des règles, …).
Je suis mal à l’aise d’aborder le thème de la sexualité avec mon enfant.
L’interdit de l’inceste ainsi que la façon dont le parent a lui-même été ou pas éduqué à la vie sexuelle, peuvent créer un malaise chez les parents et ceux-ci peuvent se sentir incapables de se prêter à ce rôle d’éducateur sexuel. Que faire ? Dans ce cas, les parents doivent veiller au fait que leur jeune, en prise à de nouvelles émotions et pulsions, ait accès à l’information le jour où ça lui sera nécessaire (laisser traîner des livres adaptés, donner les coordonnées des centres de planning familial, de sites d’éducation sexuelle, offrir une encyclopédie sexuelle, référer au parrain ou à la marraine,…)
Je ne sais que répondre face à la question de la conception des bébés.
Sachez qu’en matière de sexualité, ne pas dire, c’est dire… En effet, ne rien répondre, c’est répondre qu’on est mal à l’aise avec la question… et au jeune d’en déduire ce qu’il peut… Est-ce une question incongrue ? Non avenue ? Dégoûtante ? L’enfant se tournera alors vers d’autres sources d’informations (internet, pairs…) avec ce sentiment qu’il y a quelque chose d’inconvenant et de tabou et risque de ne plus évoquer aucune question sexuelle avec ses parents fut-ce pour les protéger ? Une « parade de sortie » pour le parent peut être de dire « J’ai bien entendu ta question et j’ai besoin d’y réfléchir pour te donner la réponse la plus adaptée » puis d’y revenir absolument même des semaines plus tard ! Une autre stratégie peut être de retourner à l’enfant des questions du genre « qu’est-ce qui fait que tu poses cette question ? » et « qu’est-ce que tu imagines ? » afin de rejoindre l’enfant au plus près de ses préoccupations.
Mon enfant joue au docteur avec ses cousins, dois-je laisser faire ?
OUI
Oui, votre enfant entre 3 et 8 ans est dans une phase d’exploration, de découverte et tel le petit Spirou, il part à l’aventure de l’inconnu du corps de l’autre (encore plus volontiers si c’est un copain du sexe opposé : comment est-ce donc fait sous la culotte ?) En tant qu’adulte, la seule précaution à prendre face à ce jeu est de vérifier que chaque enfant est d’accord d’y jouer et peut arrêter quand il le désire. Ce sont nos yeux d’adulte qui pose un regard sexuel sur de telles attitudes mais il n’en n’est rien pour l’enfant… Ce qui serait inacceptable par contre, c’est que ce genre de jeux de caresses se déroule entre un enfant non pubère et un ado pubère (ou à fortiori un adulte) car dans ce cas, l’ado utiliserait l’enfant dans un objectif différent qui n’est plus celui de la découverte mais celui de la satisfaction de ses propres pulsions sexuelles. Comme le simplifiait le professeur J-Y Hayez : les poils avec les poils et les non poils avec les non poils !
Je veux protéger mon enfant d’un éventuel agresseur sexuel mais je ne veux pas l’effrayer non plus. Comment faire ?
Bien que les abuseurs et les violeurs ne courent pas les rues, il faut savoir que 20% des femmes seront un jour dans leur vie confrontée à un problème de type sexuel : attouchements, harcèlement, viol, abus sexuel intrafamilial… Très concrètement, si vous craignez que votre enfant soit victime d’un abuseur (ou dans une optique purement préventive) dites à votre enfant que les abuseurs sont des personnes très gentilles mais malades et qu’il est donc important de révéler l’abus afin de soigner la personne malade.
D’une façon plus générale, la politique de prévention des abus sexuels s’inscrit, comme toutes les autres (cigarettes, sectes, …) par une attitude de respect vis-à vis de l’enfant et de son corps, ce qui l’amènera lui-même à respecter son corps et à mettre des choses en place pour que celui-ci soit respecté.
Jusqu’à quel âge puis-je me montrer nu face à mon enfant ? Le voir nu ?
Chaque famille a ses habitudes autour de la salle de bain et a sa propre notion de la définition du respect de la pudeur. En général, les parents ressentent à un moment qu’il y a un malaise et évitent de se laver sous le regard de leur progéniture ou de rentrer dans la salle de bain quand elle est occupée par la jeunesse ! Cependant, un repère donné par les sexologues est de ne plus exploser son corps aux regards de ses enfants à partir de 7 ans car si l’enfant voit le corps dénudé du parent du sexe opposé, il peut ressentir de l’excitation, ce qui n’est pas favorable en intrafamilial, et si il voit le corps dénudé du parent du même sexe, il peut se sentir complexé. Concernant les enfants, ce sont parfois eux qui d’eux-mêmes indiquent qu’ils ne veulent plus être vus par leurs parents, ce qui est toujours à respecter. Si l’enfant n’exprime rien, posez-vous la question de votre utilité dans cette salle de bain au moment où votre enfant s’y lave.
Ne perdez pas de vue le respect de vos propres limites. Si le sujet de la sexualité vous met trop mal à l’aise, exprimez-le simplement. Cela permet à l’enfant d’entendre que le malaise vous appartient et n’est pas lié au thème de la sexualité.
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